vendredi 20 février 2009

Et peindre ta peau en rouge


Approcher timidement la vie, qui, fragile, pourrait d'un battement d'aile s'envoler effrayée. Lui accorder ces sourires qui mettent l'âme en rideaux à fleurs. Pinceau dans une main et impatience dans l'autre, distiller délicatement de petits morceaux de bonheur entre ces murs tout neufs. T'entendre déballer en chantonant tes années passées et décorer déjà les cloisons blanches de nos années à venir. Silloner entre les cartons de nos vies qui se mélangent, observer la manière dont nos envies s'entrelacent, te faire de la place dans mon armoire, me faire une place en toi.

Et saluer, le matin au réveil, l'odeur du café désormais partagé.

Enfin, nous voilà.

Alma

samedi 7 février 2009

Redécorer l'azur

Caravaggio, Amor vincit omnia


De vives arpèges de mandoline me parviennent. J'émerge de la poussière.

J'accumulais des étages, je grimpais les marches qui devaient me permettre de mieux te voir. L'aperçu est encore ténu mais il m'amuse. Promesses de douces embrassades. Je te devine là, tout autour. Comme la musique virevoltante de Vivaldi. Comme ce tourbillon insensé de neige qui me faisait perdre la notion du haut et du bas. C'est un délice que j'entrevois. Un autre. Tant.

Tant je me tends. Tu sais mais fais semblant et je joue le jeu. Ce sera alors si simple, simple comme le feu qui immanquablement réchauffe. Je me glisse par-dessus ton épaule, guettant la suspension de ta respiration, prêt à étreindre ce moment où soudain plongée dans mon regard, mon âme, tu diras : « enfin, nous voilà. »

Et là, voilà.


Max