jeudi 16 octobre 2008

Je n'écris pas pour passer le temps


Bernini, Apollo e Dafne


Printemps, été, automne, hiver... et printemps. Les saisons passent. Me restent en travers de la gorge toutes ces fois où je n'ai pu saisir la pleine lune dans son empire. Jaune, verte ou mauve. Juste lever la tête pour la surprendre à la bonne heure. Juste lever la tête sans y penser et croiser un clin d'oeil. Rejoindre une fête, me rêver absent, et qu'elle vienne se rappeler à moi, présence inconstante mais sans caprice. Entre elle et moi, ce n'est pas un jeu de cache-cache. Hors du regard, nul ne nie l'existence de l'autre. De quel droit cependant lui prêterais-je une conscience, de quel droit prétendrais-je la connaître, deviner, anticiper son mouvement ? Combien de fois l'ai-je réellement manquée ?

Moi aussi je passe. Et chaque jour j'attrape des instantanés de temps dans mon miroir. J'aperçois un bout d'épaule que je ne veux pas connaître, et me dis qu'il est plus que temps. J'avale les petits grains de sable qui s'échappent trop facilement du sablier retourné, retourné, retourné... Retourné. La course était autrefois belle parce que simplement vaine. Aujourd'hui elle trouve un nouveau sens parce qu'elle me mène vers toi. Le destin qui file ne m'effraie plus.


Max

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime les deux mains, les lendemains, le jeu musical porté à quatre mains.
... à suivre ...

Molécules d'amertume a dit…

... on essaiera aussi de parler des pieds.