mardi 21 octobre 2008

Baladé

Le combiné retrouve sa place. Immobilité passagère. La nuit est tout autour, je me laisse éteindre. Que s'est-il passé ? Un mot de trop ? J'ai à peine le souvenir d'avoir parlé. Je commence seulement à prendre la mesure de la gêne. Un son peut dire, mais il n'y avait rien à trahir. Ce n'était là pas un souffle du coeur. La monosyllable la plus inconséquente du monde s'est soudain vue chargée d'un sens absurde, loin, si loin de tout ce que j'aurais pu ressentir au même instant. Pas de rapport. Ce soir la page de mon angoisse était vierge.

Tu me laisses interdit. Aucun cri ne s'échappe. Je refuse et m'efforce de regagner notre écorce, petit à petit car l'humeur est encore tendre. Te cueillir à la fin d'une journée aussi ça se gagne. Retrouver le nid entre les brindilles. Je pense encore être trop doux et voilà que je brusque. Voilà que je braque. Et je n'aurais pas le culot de me croire innocent. Elles ont trop beau jeu les bonnes intentions. Pourtant, tu vois, si je n'ai pas de fierté j'ai des réponses. Des réponses que je laisse la plupart du temps crever dans ce puit de pensées où tu ne seras jamais invitée.

Immobilité passagère. Le pardon ne viendra pas parce que je n'en veux pas. Ceci n'est rien. Demain le jour et toi aussi. Demain on se ravit. Bonne nuit, ma nuit.


Max

2 commentaires:

Molécules d'amertume a dit…

Bonne nuit, ma vie.

A.

dubleudansmesnuages a dit…

Je crois que vous allez me régaler de vos mots.

"Ce soir la page de mon angoisse était vierge."

Quel bon moment de lecture!